Ça a commencé ce matin. J’étais pas levé qu’il tambourinait déjà dans ma caboche. Il s’était invité dans la nuit. Vous avez pas idée du boucan qu’il faisait! À m’en retourner les méninges! J’vous jure, j’exagère pas! ( Vous savez, c’est pas trop mon genre…). Il m’a tant soufflé dans les esgourdes que mon cerveauLire la suite « Monsieur A. Postériori »
Archives de l’auteur : Alphonsine
Impératifs
Sois. Sois toi. Deviens, quelqu’un. Reste, personne. Peu importe. Sois. Palpable. N’attend pas, n’attend plus.Le pouls à chair de peau. Bat ta mesure. Respire. Les nuages déchirent le ciel. Inspire puis expire. Encore. Écharpe cotonneuse, s’enroule autour des fils électriques. Souffle et soupire. Là-bas, l’ouragan et les vents et les tempêtes. Dévore, bois, avale, goûte,Lire la suite « Impératifs »
Ghosts of blood and bones
Hé toi! Oui c’est à toi que j’cause p’tit! Est-ce que tu crois aux fantômes?⁃ Quels fantômes? Ceux recouverts d’un drap blanc avec un boulet à la cheville et qui vous poussent des hurlements lugubres les nuits sans lune?⁃ Non!! pas ces fantômes là!⁃ Alors les spectres transparents des âmes damnées qui errent sans finLire la suite « Ghosts of blood and bones »
Rouge
Carmin A fleur de peau. Sous la chair de ton cou. Palpitations de tes carotides crèvent le creux de tes clavicules. Métronome précis trahissant tes émotions. Tout à coup: le claquement sonore du plat de ta main. Écrase le moustique sans même y prêter attention. Seul témoin du carnage: un pendentif vermillon décore ton avantLire la suite « Rouge »
Les mâchoires
Elles m’entourent et parlent ou plutôt mâchent un langage que je ne comprends pas. J’ai brutalement la nette impression qu’on ne m’a pas donné les clés, les codes, les nouvelles règles de la partie en train de se jouer sous mes yeux. La première mâchoire a des lèvres pulpeuses, gourmandes, presque aguicheuses. Elle se donneLire la suite « Les mâchoires »
Crépuscules
Les couleurs sont franches. Elles ne mentent jamais. Le rose et l’orange dominent, donnent le tempo. Le changement est d’abord discret, presque invisible. La ligne de l’horizon est la première à se modifier. Elle se durcie comme tracée à la règle par un crayon taillé, presque trop affûté. Alors les couleurs s’affichent. Franches. Elle neLire la suite « Crépuscules »
Nuits blanches#8
Mardi 3 Août 10h: De l’importance du nom Vous êtes bien Monsieur Jackson? Je déchiffre le bracelet rayé d’un code barre qui orne son poignet droit. Jackson Michael? Incroyable! Un silence, le temps de me ressaissir. L’homme allongé sur la table d’opération, devant moi, est bien trop petit, bien trop ventru, bien trop vieux, bienLire la suite « Nuits blanches#8 »
Pôle emploi#4
Dis Sisyphe à quoi penses tu?-Plein le dos, ras la casquette, n’en jetez plus, la coupe est pleine !Sisyphe s’assied lourdement a même le sol dur brûlant et peu accueillant du Tartare* ( *Avertissement au lecteur à imagination débridée il s’agit ici bien de l’antichambre de l’enfer et non du plat de viande crue duLire la suite « Pôle emploi#4 »
Nuits blanches #7
– Dites Trente-trois Trente trois. Le silence, trois syllabes puis de nouveau le silence. L’onde sonore va ricocher sur le mur d’en face. Je suis dans son dos, la paume de mes deux mains posées bien à plat sur sa peau nu. Sous mes doigts ses côtes toutes en creux et reliefs un peu tropLire la suite « Nuits blanches #7 »
Les livres ont une odeur
De Daudet: l’appel à la musique de la langue parlée, chuchotée sous les draps ou sur mon petit mange disque. Quarante cinq tours gravés de la voix de Fernandel et la Provence et le soleil et les cigales dans l’accent qui roule comme les pierres sous les sabots de la petite chèvre, et les Reviens!Lire la suite « Les livres ont une odeur »